
Les groupes religieux ont réuni près de 1.780.000 signatures de personnes croyantes du monde entier préoccupées par le climat et qui veulent prendre des mesures. Plus de 800 000 d’entre eux étaient des catholiques du monde entier exprimant leurs voix à l’unisson pour une action d’urgence pour le climat par une pétition menée par le Mouvement catholique mondial pour le climat (GCCM). Pour être plus précis, le mouvement a recueilli 840.000 signatures exhortant l’ONU à agir sur le changement climatique.
Cette pétition a été présentée aux autorités de l’ONU et aux autorités françaises le 29 novembre dernier a Saint Denis, avant le début des négociations sur le climat. Cette pétition appelle les dirigeants du monde à «réduire radicalement les émissions de carbone pour maintenir la hausse de la température mondiale en dessous du seuil dangereux de 1,5°C» et «pour aider les plus pauvres du monde face aux impacts du changement climatique.»
Cela fait partie de la plus grande manifestation collective interreligieuse qui a réuni des groupes tels que OurVoices, l’Alliance ACT, GreenFaith, et le blog de la CIDSE délégation pour les négociations sur le climat à Paris, changement pour la Planète (#Change4Planet).
Les organisateurs estiment que près de 400 pèlerins du monde entier qui marchaient depuis différents pays vers Paris ont assisté à la remise des signatures des croyants. Leur présence et les nombreux discours prononcés ont rendu cet événement très spécial et beaucoup d’espoir et d’énergie positive ont été ressentis, témoignent les membres de la CIDSE.
Ce fut aussi la perception recueillie par Bertrand Hériard-Dubreuil, directeur du CERAS, un centre d’analyse sociale dirigé par les Jésuites à Paris. Il pense que les participants à ce pèlerinage suivent un chemin unique et qu’ «un seul message est entendu pour les plus pauvres.» Il a également partagé que, même si il n’y a pas d’accords ou d’engagements pris, les Eglises préparent leurs fidèles pour faire face à l’avenir.
Bertrand se réfère au discours du cardinal Cláudio Hummes, (franciscain), qui a parlé à la foule réunie à Saint-Denis et qui a dit que les pays riches doivent être interpellés «pour aider les pays les plus pauvres du monde à faire face aux impacts du changement climatique en fournissant un réel financement climatique». Le Cardinal Hummes a également prié pour que les dirigeants politiques puissent «entendre à la fois le cri de la terre et le cri des pauvres» (Laudato si’ 49) et puissent répondre à la demande de justice climatique à partir de communautés de foi. (Cardinal Hummes, brésilien, est actuellement le président du Réseau Pan-amazonienne/REPAM et nous partageons sa réflexion sur la pétition interreligieuse, de paroisse en Paris: Pourquoi les fidèles du monde entier demandent à l’action climatique.
Marcheurs et cyclistes étaient réunis dans les bâtiments de la Légion d’honneur de Saint-Denis, face à la basilique de Saint-Denis, quand les diverses pétitions interreligieuses ont été remises aux dirigeants politiques réunis à COP21. Il y avait des signataires de plus de 135 pays dont le plus grand nombre venait des Philippines. Lou Arsenio de l’Archidiocèse de Manille a expliqué que les gens en provenance des Philippines «comprennent l’impact moral de la lutte contre le changement climatique de manière très personnelle. Nous avons déjà perdu des dizaines de milliers de vies à cause des typhons qui au fil des années ont augmenté en intensité et en fréquence. La pétition est une façon pour nous de prendre des mesures en lien avec Laudato si’ et pour notre survie.»
En dehors de Paris, les catholiques sont mobilisés en nombre historique sur tous les continents dans le cadre de la Marche mondiale pour le Climat. Leurs efforts ont été stimulés cette semaine quand le Cardinal Peter Turkson, a publié une lettre encourageant chaque évêque dans le monde à soutenir la Marche mondiale pour le Climat, «dans la prière, la parole et l’action» et d’inviter les fidèles et tous les autres à «exercer leur ‘citoyenneté écologique’» en se joignant à des marches locales.
Selon Tomás Insua, Coordinateur mondial du GCCM, «le changement climatique est une profonde crise morale et une question de justice envers les pauvres et les générations futures», comme François nous le rappelle. «Voilà pourquoi la communauté catholique se mobilise à une échelle massive réclamant plus de justice climatique, en recueillant plus de 800.000 signatures de pétition sur le climat pour les dirigeants du monde à Paris et en rejoignant la Marche mondiale pour le climat dans toutes les grandes villes à travers le monde.»