Connexion, déconnexion, reconnexion : La vision radicale de Laudato si’

Connexion, déconnexion, reconnexion : La vision radicale de Laudato si’

2016_11_30_reflection_photo1Anthony Annett, PhD

En réfléchissant sur les aspects de l’encyclique Laudato si’ du Pape François qui semblent les plus pertinents pour la COP22 et au-delà, je me concentre sur l’interdépendance, un thème qui imprègne toute l’encyclique et explore trois points clés :

Laudato si’ établit une connexion profonde entre les êtres humains et avec le monde créé, et ce lien donne lieu à une responsabilité éthique.

Pourtant, les idéologies dominantes du monde moderne soulignent plutôt une déconnexion radicale entre les humains, et entre l’humanité et la création.

Résoudre les graves problèmes auxquels nous sommes confrontés exigera donc une reconnexion qui, à son tour, appelle la conversion au niveau individuel et institutionnel.

Le thème dominant de Laudato si’ est celui de la connexion.  L’épanouissement humain repose sur le respect des liens qui lient les uns aux autres et à la création ; sur le respect de la dignité de chaque personne et sur la valeur de tous les êtres créés.  Pourtant, grâce à une idéologie désordonnée et à une mentalité imparfaite, ces liens se sont effilochés, et cette déconnexion est à l’origine de nos crises économiques, sociales et environnementales.

Dr Annett avec le Pape François qui a brièvement rejoint la Consultation Conjointe du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix et l’Académie Pontificale des Sciences sur Laudato si’ et le Chemin de la COP22, le 28 septembre 2016 au Vatican. Crédit photo: pas.va
Dr Annett avec le Pape François qui a brièvement rejoint la Consultation Conjointe du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix et l’Académie Pontificale des Sciences sur Laudato si’ et le Chemin de la COP22, le 28 septembre 2016 au Vatican. Crédit photo: pas.va

La reconnexion exige une nouvelle orientation, une conversion vers les valeurs qui animent le développement intégral et durable – principalement une notion profonde et large de solidarité.  Cette conversion doit se faire au niveau individuel, ce qui est difficile, et le niveau institutionnel, qui est encore plus difficile.

Pourtant, c’est vraiment la seule solution viable à nos problèmes collectifs.  Les initiatives avec des racines peu profondes sont vouées à l’échec.  Et pour s’assurer que les racines sont profondes, nous devons civiliser et humaniser nos interactions économiques et sociales.  C’est pourquoi le pape François appelle à une « révolution culturelle » qui transforme notre notion de progrès et notre regard sur le monde.  C’est la véritable vision radicale de Laudato si’.

Cet article est un extrait du document partagé par le Dr Anthony Annett lors de la Consultation Conjointe du Conseil pontifical pour la justice et la paix et de l’Académie pontificale des sciences sur Laudato si’ et le Chemin de la COP 22  à Casina Pio IV, Cité du Vatican, 28 septembre 2016.

 Le texte complet peut être consulté et téléchargé à l’Académie Pontificale des Sciences.

Tony Annett est conseiller en changement climatique et développement durable à l’Institut de la Terre, de l’Université de Columbia – Center for Sustainable Development  et à Religions for Peace.  Economiste de formation, son travail se concentre sur le croisement de l’éthique, de la religion et du développement durable.  Il est également spécialiste de l’enseignement social catholique et, à ce titre, il travaille avec le Conseil pontifical pour la justice et la paix et l’Académie pontificale des sciences sociales, notamment dans le cadre de l’encyclique Laudato si’.  Il peut être joint par e-mail: aannett(at)ei.columbia.edu.

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