
José Ignacio García, SJ
La récente 36ème Congrégation Générale (CG 36) des Jésuites a été une nouvelle occasion de réfléchir sur les défis que nous avons devant nous en tant que communauté de l’Eglise et de trouver nos capacités – et nos peurs – à y répondre.
L’élection du Père Arturo Sosa en tant que Supérieur général fait partie de la réponse à ces défis. Sans aucun doute, la CG a estimé que le Père Sosa est celui qui peut le mieux nous aider à répondre dans un contexte mondial aussi complexe, marqué par des inégalités croissantes, la dégradation de l’environnement et où les leaders populistes accèdent au pouvoir au prix de la réduction des libertés et des droits humains.
Outre l’élection d’un nouveau Supérieur général, la CG 36 a également réfléchi à la Compagnie de Jésus dans ce nouveau contexte en examinant trois éléments fondamentaux de la communauté, de notre identité et de la mission à laquelle nous voulons répondre.
La communauté, comment nous vivons
La communauté reste un défi pour les jésuites. Il ne s’agit pas tant de la « communauté concrète » que des relations que nous établissons avec elle et aussi de nos modes de vie. Nous avons besoin d’une plus grande cohérence entre ce que nous faisons (mission), ce que nous sommes (identité), et comment nous vivons (communauté).
Beaucoup de nos efforts, pleins de bonne volonté, perdent en crédibilité parce que nos modes de vie ne sont pas conformes au message que nous annonçons. Cela est très évident face aux défis environnementaux. Il ne s’agit pas seulement de connaître l’encyclique Laudato si’, il est certainement très important de la connaître, mais surtout de la mettre en œuvre, en y impliquant la transformation de notre mode de vie personnel et communautaire.
L’identité, ce que nous sommes
L’identité jésuite est marquée par une profonde expérience de Dieu que nous vivons à travers les Exercices Spirituels. La Congrégation invite chaque jésuite à mieux comprendre l’expérience des Exercices. C’est un renouvellement qui commence – et est soutenu – par le soin de notre vie intérieure. Encore une fois, le désir de cohérence : que ce que nous sommes soit exprimé le mieux possible par ce que nous faisons et par notre mode de vie.
La mission, ce que nous faisons
Enfin, notre mission. C’est ce qui rend notre existence significative. Nous n’avons pas été fondés pour « être, » comme si nous étions une essence statique flottant dans le cosmos ou un signal lumineux qui pointe vers le ciel pour indiquer où Dieu est. Nous n’avons pas non plus été fondés seulement pour vivre ensemble : nous ne sommes pas un ordre monastique. Nous, les jésuites, avons été fondés, sommes formés et sommes supposés vivre, pour collaborer avec le Christ dans une mission de réconciliation et de justice. C’est précisément le titre du texte principal approuvé par la Congrégation.
Réconciliation et consolation
La mission des Jésuites d’aujourd’hui est guidée par une dynamique de réconciliation qui favorise la justice. La réconciliation a lieu à trois niveaux qui nous sont déjà connus : la réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec la création.
La réconciliation avec Dieu veut rassembler tous les efforts entrepris pour la proclamation explicite de l’Evangile, c’est-à-dire comment faire connaître et aimer Jésus-Christ.
La réconciliation avec les autres est l’expression de notre recherche d’un monde plus juste et plus pacifique et nous reconnaissons ici que la Compagnie a été impliquée dans trois grands domaines: les migrations et les déplacements forcés, particulièrement grâce au Service Jésuite des Réfugiés (JRS); l’accompagnement des minorités et des peuples marginalisés (communautés indigènes, dalits et autres groupes vulnérables en marge de la société); et enfin toutes les formes de violence qui proviennent des groupes fondamentalistes religieux, car il est nécessaire pour tous les croyants de s’unir pour montrer que l’expérience religieuse, si elle veut être authentiquement religieuse, rejette la violence.

La réconciliation avec la création est le troisième grand domaine de cette mission et c’est le soin de notre maison commune proclamé par le Pape François dans Laudato si’. Le même pape a souligné que nous sommes confrontés à une crise unique, car les facteurs socio-économiques et environnementaux ne sont pas deux réalités distinctes, mais une seule menace pour l’avenir de l’humanité et de la planète. Derrière cette double crise, il y a la façon prédatrice de se rapprocher de la nature et d’utiliser les gens pour servir les intérêts économiques. Le soin de notre maison commune doit mettre la création de Dieu (les gens et la nature) au centre si nous voulons avoir un avenir durable.
Cette réconciliation avec la création nécessite une collaboration active de notre part. Il faut d’abord nous mobiliser pour être avec les plus vulnérables, partager avec eux leurs difficultés et leurs espoirs. Deuxièmement, nous devrions changer nos modes de vie, en étant beaucoup plus respectueux de l’environnement et plus favorables aux pauvres et aux marginalisés. Nos activités doivent toujours avoir une base intellectuelle solide, et ne peuvent pas oublier l’action de grâces « pour tant de bien reçus. » La Congrégation mentionne expressément le bassin de l’Amazone et du Congo comme deux endroits spécifiques où l’engagement des Jésuites a déjà commencé et devrait se poursuivre encore plus intensément. Ce sont deux régions clés pour l’avenir de la planète.
Dans sa visite à la CG 36, le Pape François nous a rappelés la nécessité de « demander la grâce de la consolation ». Ce ministère de la réconciliation ne peut être accepté par nos frères et sœurs que si c’est un message d’espoir. Consolation suppose que ce qui nous meut intérieurement est la joie et la gratitude. La consolation n’est pas une relation naïve avec le monde, mais une compréhension de toute sa complexité, dans laquelle nous sommes capables de reconnaître Dieu présent et actif.
Hello!
I take part of CLC Community in Switzerland.
These global purposes are so important for me and for the entire world.
I will get married this october 20th…
And so we would like support a kind of this project for the transition:
For human beeings and also for the earth…
What kind of projets could we sustain?
Do you have ideas? Adresses?
Thanks a lot.
Take care
God bless you
Dear Laurence Jacquaz
Thanks for your note and your (and your soon to be spouse’s) offer to support. It would be good to know what your interests are as well.
You may send us an email at ecojesuit(at)gmail.com.
Kind regards,
Sylvia Miclat
for Ecojesuit